martedì 23 gennaio 2024

Reverso (Episode 0) - Avant-propos et oui, c'est en français

Si les copains italiens ont dû subir un de mes fastidieux avant-propos, je ne vois pas pourquoi les copains français ne devraient pas.

En effet, quand j’ai lancé ce blog (justement, par le biais d’un fastidieux avant-propos) j’étais assez ferme dans l’idée que cet espace accueillerait uniquement des articles en langue italienne. Les raisons sont multiples : un, écrire en italien me vient plus naturellement et tout simplement mieux ; deux, cela me donne un certain bien-être, peut-être le calme d’un retour aux sources ; trois, je parle essentiellement de musique underground française, musique pour laquelle je veux bien espérer qu’il y a déjà des amateurs français qui manient la langue de Molière mieux que moi et, surtout, qui savent donner à ces artistes la résonance dont ils ont besoin dans l’hexagone. Je ne dis pas par là que je suis le seul et unique grandiose divulgateur d’une soi-disant « scène française » en Italie, mais a minima je m’accorde de me dire que ce que je fais est quelque peu original, dans le sens où de gens qui parlent en italien de concerts qui ont lieu en France il y en a très peu voire pas du tout, et que cela m’a quand même permis de traiter de la musique que les revues italiennes traitent très peu voire pas du tout.

(À titre d’exemple, si vous tapez « johnny mafia gruppo francese rock » sur le Google italien il n’y a aucun article qui leur soit dédié, ce que je trouve d'ailleurs scandaleux. Je me dois quand même de signaler une des rarissimes parutions dans la presse des quatre bourguignons : ils furent remarqués, dans le lointain 2018, par le « Giornale di Vicenza ». Ciao Costantino !)

Plusieurs amis français m’incitent à écrire des live report en français. Ils pensent que ça jouerait à mon avantage. Je me permets de ne pas être d’accord : quand bien même cela me permettait d’avoir plus de lecteurs, je renoncerais, outre qu’à mon « originalité », à beaucoup des choses qui me rendent heureux d’écrire. Mon regard d’étranger (ou plutôt de « transplanté »), omniprésent dans mes articles que l’on les lise de France ou d’Italie, se perdrait complètement, ou encore je ne pourrais plus m’octroyer le droit de foutre la merde avec gaieté quand j’en ai envie (imaginez si j’avais écrit en français lorsque j’ai râlé sur Dalle Béton ou que j’ai presque révélé le personnage haut-placé dans la pop française qui a chopé la Laurène : je serais passé pour un pur connard, et à juste titre) ! Enfin, toutes ces raisons font que non, je ne vais pas écrire les chroniques des concerts en français, c’est mort. Foutez-les sur DeepL et en contentez-vous.

Cependant, j’ai pris ces derniers temps une petite pause des live report et je me suis dit que j’aimerais bien écrire à nouveau un article comme celui d’introduction au blog, qui était essentiellement une revue de « Paris <> Berlin » de Stereo Total en référence à mon vécu. Le premier album qui m’est venu à l’esprit pour cet exercice est un disque italien extraordinaire qui a pourtant un défaut : le 99,9% des italiens qui ont à peu près mon âge en ont déjà entendu parler jusqu’à la nausée. Tant que j’y étais je me suis amusé à taper le nom de l’album sur Google en cherchant uniquement des résultats en langue française : le vide absolu.

L’occasion était trop gourmande pour ne pas créer une nouvelle rubrique. Et en effet, cela n’a pas de sens que je parle de musique italienne en italien : soit c’est déjà fait, soit il y en a de meilleurs que moi pour le faire. Mais en français… Ben, c’est le revers de la médaille de ce que je fais d’habitude !

Cette nouvelle série intitulée « Reverso » me verra donc, de temps en temps, passer la zone de confort de celui qui écrit de musique étrangère en sa langue maternelle au terrain miné que traverse celui qui parle de sa musique maternelle en langue étrangère. Ce ne sera pas sans en chier, mais je vais essayer de le faire avec la naturalité avec laquelle on clique sur le pictogramme des deux flèches sur un tel site internet. S’il vous arrive, à vous aussi, de tenter des exploits linguistiques un peu osés, vous avez déjà vécu le frisson de l'inversion et vous savez de quoi je parle. Si ce n’est pas le cas, je vous aime quand même. 

À très, très bientôt.